Des fermiers locaux ouvrent une boutique à Poitiers-Nord

Trois associés travaillent à la mise en place d’une enseigne de produits exclusivement locaux baptisée Chez les fermiers. L’ouverture est prévue fin février 2023, à Poitiers-Nord.

Chez les fermiers, chacun s’y retrouve. Le slogan se veut percutant et sans équivoque. De fait, à partir de la dernière semaine du mois de février, un magasin consacré aux produits de producteurs locaux (situés dans un rayon de 80 km maximum) va ouvrir au 221, avenue de Paris, à Poitiers-Nord sur une surface de 940 m2 (400 m2 seront consacrés à la vente).

Gary Daguisé, directeur de la future enseigne, n’en est pas à son coup d’essai. Fondateur de la biscuiterie/pâtisserie artisanale Les p’tits amoureux à Ardin (Deux-Sèvres) et nanti d’un parcours dans l’agroalimentaire, il assure avoir toujours « voulu valoriser les matières premières locales ».

« On veut amener la ferme et tous ses métiers en ville »

Une ligne de conduite qui lui a permis de s’associer, pour ce nouveau projet, à Jean-Robert Morille, cocréateur de cinq magasins de producteurs et patriarche d’une famille d’éleveurs et producteurs avec son fils, Maixent, tout en collaborant avec son neveu, François, et John Ouvrard, maraîcher dans la Vienne.

« Depuis deux ans, nous travaillons à écrire le projet pour le dupliquer à raison d’un magasin tous les seize mois. Notre association vient d’une réflexion commune au sujet de la grande distribution et des producteurs ; deux mondes qui ne se parlent pas. Nous avons souhaité créer une entité qui se situe entre les deux. Le chaînon manquant en somme. »

La réunion de plusieurs professions

L’objectif pour l’entrepreneur est de créer une « tête de réseau » qui fonctionnerait comme une franchise avec des services professionnels mutualisés. Le magasin est situé en bordure de la D910 et accessible (pour le moment) par le second rond-point entre la rocade et l’avenue de Paris. Chaque jour, ce sont 38.000 véhicules qui transitent par cette route. Un potentiel qui saute aux yeux.

« L’important dans ce projet, c’est la réunion de trois choses : les producteurs, des personnes de métiers, comme les bouchers par exemple, et des professionnels de la vente mais aussi dans l’administration, la gestion, le marketing et la communication. »

Quatorze personnes salariées

Si le cadre semble identique à une enseigne lambda, l’organisation interne ne ressemblera en rien à une autre. « Quatorze personnes vont faire tourner le magasin avec des permanences assurées par des producteurs en association avec des professionnels dans chaque métier. »

À cette spécificité, viendra s’en ajouter une autre. « On veut inscrire le magasin dans un programme pédagogique de l’Éducation nationale. En quelque sorte, on veut amener la ferme et tous ses métiers en ville. Nous sommes fiers de nos métiers. »

D’ailleurs, l’enseigne continue son recrutement de professionnels et de producteurs ; ces derniers ont d’ailleurs été réunis le 15 décembre dernier dans une ferme à côté de Saint-Maixent. « Nous souhaitons inscrire la marque comme une entreprise à mission. Permettre au monde agricole de vivre de son travail et donner du sens à son emploi pour toute personne qui voudra nous rejoindre. »

Des prix publics justes

Sans parler de « bio » à tous les étages de la fusée, le directeur plaide pour des produits à haute valeur environnementale. « Un cahier des charges sera rédigé et un état des lieux chez les producteurs sera effectué pour lister ensemble des engagements à respecter. Et on pourra les aider à s’améliorer. »

Une attention particulière sera également portée sur les prix « pour que chacun s’y retrouve » selon le slogan. « Faire en sorte que les producteurs vivent et non survivent et que les clients profitent de l’absence d’intermédiaires qui se concrétisera par des prix justes. »

Chez les fermiers, 221, avenue de Paris, du mardi au samedi de 10 h à 19 h sans interruption. Fermé le lundi sauf pour les visites des scolaires.
Facebook : Chez les fermiers
Instagram : chezlesfermiers

100 % des courses alimentaires sur place

« L’idée est que nous soyons compétitifs sur les produits alimentaires dont la viande, les légumes ou encore les fromages pour que les clients fassent la totalité de leurs courses au même endroit. » Gary Daguisé et ses associés auront investi 1,2 million d’euros pour l’aménagement du local (en location) et 600.000 € seront consacrés à la « matière grise ».
Pêle-mêle, le magasin organisera des visites le lundi (jour de fermeture) pour les écoles. Dans le rayon « potager », terre et lombrics seront exposés dans un but pédagogique également. Pour être « assez puristes », les associés vont proposer du vrac, sensibiliser à réduire les déchets et proposer un drive (courses sur Internet).
Un concept similaire existe à Poitiers-Sud. Il s’agit de « Plaisirs Fermiers de nos fermes à votre panier ».

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