Le pelage des chats peut abriter l’ADN d’un criminel

Temps de lecture : 2 min

Votre animal en sait peut-être plus qu’il ne le laisse croire.

La persistance de l'ADN dans le pelage des chats demeure toutefois inconnue. | David Tyemnyák via Unsplash 
La persistance de l’ADN dans le pelage des chats demeure toutefois inconnue. | David Tyemnyák via Unsplash 

Vous en avez assez que votre chat sème ses poils sur votre canapé? Peut-être allez vous changer d’avis après la récente étude publiée dans Forensic Science International: Genetics Supplement Series et mise en exergue par ScienceAlert. Ces nouvelles recherches suggèrent que nos amis félins pourraient fournir d’irréfutables preuves dans le cadre d’une affaire criminelle. À défaut de pouvoir livrer leur témoignage, ils pourraient tout de même aider à identifier les auteurs d’un délit. Et tout ça, grâce à leur pelage.

La fourrure d’un chat peut conserver suffisamment d’ADN d’une personne s’étant trouvée dans son voisinage pour attester qu’une brève rencontre entre les deux a eu lieu: c’est ce qu’ont démontré Heidi Monkman et Mariya Goray, toutes deux chercheuses en science forensique à l’Université Flinders en Australie, et l’équipe du médecin légiste Roland van Oorschot, du département des services scientifiques de la police de Victoria.

Pour tirer cette conclusion, l’équipe de recherche a prélevé par écouvillonnage les poils de vingt félins provenant de quinze foyers différents, ainsi que l’ADN des propriétaires. Chaque échantillon a ensuite été analysé et les ménages ont rempli un questionnaire portant sur le quotidien de leur chat. Il s’agissait notamment de savoir combien de fois l’animal était caressé, et par qui, au sein de l’habitation.

Dans 80% des échantillons, une quantité significative d’ADN a été trouvée, et 70% ont pu être convenablement interprétés pour que les scientifiques puissent générer des profils. La plupart de ces molécules provenaient d’habitants du foyer mais sur six animaux, l’ADN d’inconnus a été détecté, alors qu’aucun de ces ménages n’avait eu de visiteurs pendant au moins deux jours avant les prélèvements. Toutefois, aucune corrélation n’a encore été établie entre la quantité de molécules présentes et le temps écoulé depuis le dernier contact humain, ou avec la longueur des poils du chat.

De vrais petits détectives

Cette nouvelle étude, la première à examiner la façon dont les animaux domestiques contribuent au transfert d’ADN, constitue une belle avancée vers la collecte future de preuves médico-légales plus complètes. Même si certaines variables –comme la durée de la présence de la molécule dans le pelage des chats– demeurent inconnues, ces recherches devraient être très utiles aux enquêtes policières.

Les technologies d’analyse de l’ADN sont devenues si sophistiquées ces dernières années que les traces les plus infimes de matériel génétique peuvent être pertinentes pour une investigation. Si cela ne suffit pas pour identifier un suspect, la molécule peut en revanche être utilisée pour étayer d’autres éléments ou établir une innocence.

C’est à ce stade qu’interviennent les animaux domestiques: l’ADN prélevé sur une surface ne nécessite pas obligatoirement que l’individu ait été en contact direct avec cette aire. La molécule peut par exemple avoir été transportée dans les cellules de la peau ou dans les poils d’un corps en mouvement. «Les chats peuvent être très précieux pour évaluer la présence et les activités des habitants du foyer et des récents visiteurs d’une scène de crime», assure Heidi Monkman.

«Faire davantage de recherches sur le transfert de l’ADN humain vers et depuis les félins est primordial. Il est tout aussi essentiel de connaître la persistance de cette molécule sur les chats pour que cet outil soit d’une aide fiable et véritable au cours des enquêtes policières», termine-t-elle. Et si votre chat transportait actuellement l’ADN d’un meurtrier? Vous ne le regarderiez plus jamais de la même façon.

Lien source : Le pelage des chats peut abriter l'ADN d'un criminel