Le syndrome d’Alice au pays des merveilles, un trouble encore mystérieux

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Certaines personnes ont bel et bien l’impression de rapetisser.

Le syndrome de Todd a été reconnu en 1955, décrit à cette date par le psychiatre du même nom. | Capture d'écran Disney FR via YouTube 
Le syndrome de Todd a été reconnu en 1955, décrit à cette date par le psychiatre du même nom. | Capture d’écran Disney FR via YouTube 

Changer de taille en buvant une potion ou bien en mangeant un morceau de gâteau, c’est une idée tout droit sortie du célèbre livre de Lewis Carroll, Alice aux pays des merveilles. Pourtant, comme l’explique un article de la BBC, certaines personnes souffrent d’un syndrome leur faisant croire qu’elles changent subitement de taille.

Pour le petit Josh Firth, âgé de 9 ans, le syndrome a fait son apparition alors qu’il effectuait un trajet en voiture avec ses parents. «Plus la voiture avançait, plus les immeubles semblaient grossir et se refermer sur lui», raconte Sonja, sa mère.

Cet événement s’est répété à plusieurs reprises. Josh a ainsi un jour affirmé à sa mère, en rentrant de son école à Canberra, en Australie, que le visage de son professeur s’était mis à grossir, avant de devenir complètement disproportionné. Toujours selon Sonja, Josh a également eu la sensation, lors d’une partie d’échecs, que «ses doigts [étaient devenus] si grands et si larges qu’il lui était impossible de ramasser ses pions».

La nuit, Josh est atteint de terreurs nocturnes, et a notamment l’impression de voir les murs de sa chambre se refermer sur lui. Après plus de deux années passées à vivre dans l’incompréhension, sa famille a finalement découvert qu’il était atteint du syndrome d’Alice aux pays des merveilles, également appelé syndrome de Todd –du nom du psychiatre britannique qui a décrit ce trouble neurologique en 1955.

Objets qui bougent au ralenti, membres qui enflent…

Ce dernier agit sur la perception du monde et sur le ressenti du corps dans l’espace qu’il occupe, et entraîne une vision déformée de la réalité. Le syndrome d’Alice au pays des merveilles entraîne ainsi plus de quarante types de distorsions visuelles: des objets qui bougent au ralenti, une déformation auditive ou encore le fait de voir ses propres membres enfler ou rapetisser…

C’est d’ailleurs ce dernier symptôme qui a donné son nom à ce trouble neurologique. Lewis Carroll, l’auteur d’Alice au pays des merveilles, aurait subi ce type de distorsions, probablement à cause à de ses migraines. Certains pensent que l’écrivain aurait lui-même été victime du syndrome de Todd, qui serait apparu à la suite de crises d’épilepsie.

Les raisons exactes de l’apparition du syndrome, reconnu par des médecins depuis la moitié du XXe siècle, restent méconnues. En tentant de résoudre ce mystère, les chercheurs espèrent parvenir à une vision plus complète du fonctionnement de notre cerveau. Des travaux scientifiques démontrent toutefois que, dans la plupart des cas, le syndrome s’estompe avec le temps.

Quant à Josh, il est toujours victime de ces symptômes, mais apprend à les gérer. Comme le précise sa mère à la BBC, «regarder par la fenêtre ou dans un miroir l’aide à contrôler ses crises». Il garde désormais un petit miroir de poche avec lui, lorsqu’il a besoin d’aide pour revenir à la réalité.

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