
Environ 70 personnes se sont rassemblées, ce mercredi 24, devant la préfecture des Hautes-Pyrénées, à l’appel des états généraux des migrations 65, afin de dire “Non au projet de loi Darmanin sur l’asile et l’immigration”.
Philippe Dussert, coordonnateur de RESF 65, souligne, en préambule, que “faire échec à la loi Darmanin sur l’immigration est un enjeu pour toutes et tous d’autant que la droite, par la voix d’Éric Ciotti et des LR fait de la surenchère en proposant un programme quasi identique à celui proposé par Marine Le Pen et le Rassemblement National: même stigmatisation de l’étranger, même propagation de la peur de l’autre dans une dérive anxiogène et sécuritaire”. Parmi les conséquences générées par cette surenchère, Philippe Dussert évoque les insultes et menaces contre les élus locaux dont le maire de Saint-Brévin-Les-Pins. “On a des exilés de plus en plus précarisés et en danger sans réponse réelle de la part des pouvoirs publics si ce n’est des expulsions par la force et les démantèlements des camps de migrants à Calis, Paris ou Mayotte”. Et d’indiquer que dans les Hautes-Pyrénées “on a une politique préfectorale qui semble prendre le même chemin, resserrant les conditions d’accueil dans une expression au cas par cas qui entrave toute réelle réflexion sur l’intégration et le partage pour tous”. Et d’inviter la population à se battre “pour une société solidaire… Nous voulons favoriser, l’accueil, l’intégration respectueuse des droits des migrants, le progrès social en permettant aux étrangers de travailler, l’avenir de nos retraites avec ces cotisants supplémentaires, la paix par les échanges culturels, la diversité”.
Des décisions incompréhensibles
Puis, sur le sujet de la scolarisation des jeunes majeurs, Daniel Benahdira, professeur au lycée Sixte-Vignon, évoque le cas de deux jeunes , en France depuis 6 ans, diplômés et qui ont toujours des titres précaires. “Ils doivent obtenir un titre de séjour et une autorisation de travail”.
Jean-Luc Planet, président de la Cimade, abonde dans le même sens, soulignant “l’irrationalité économique des décisions préfectorales”. Il cite le cas de deux personnes, l’un titulaire d’un CAP charpente-couverture et l’autre d’un BTS gestion-comptabilité. Tous deux ont des promesses d’emploi et, pourtant, font l’objet d’une Obligation de quitter la France (OQTF). “Comment expliquer ces décisions incompréhensibles si ce n’est par la volonté du ministère de l’Intérieur de faire du chiffre”, interroge Jean-Luc Planet.
Xavier Demoury de l’association La Pourtère, à Luz, puis Claude Lascurettes de l’Association Accueil Azun, évoquent ensuite les difficultés à lesquelles ils se heurtent dans leur soutien aux familles, aux jeunes adultes et aux jeunes non reconnus mineurs. “Si la loi Darmanin passe, ce sera encore plus compliqué. Certains que l’on a accueillis, n’auraient pas pu rester…Non aux lois xénophobes et racistes qui ne font qu’engraisser les passeurs, les marchands de sommeil et les thèses de l’extrême droite” a martelé Claude Lascurettes.
Lien source : Tarbes : ils disent "Non à la loi Darmanin sur l'asile et l'immigration"